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Mariage annulé à la mairie pour refus d’embrasser

Une affaire qui divise la communauté chrétienne en RDC

Kinshasa, RDC – Juillet 2025
Un jeune couple chrétien, fidèle au Message de William Marrion Branham, s’est vu publiquement humilié et leur mariage annulé par un officier d’état civil à la mairie d’une commune de Kinshasa, pour avoir refusé de s’embrasser publiquement à la fin de la cérémonie. L’incident, filmé et largement relayé sur les réseaux sociaux, a suscité une vive polémique au sein de la communauté chrétienne congolaise.

Les faits

Le couple, dont les noms sont volontairement tenus confidentiels, avait rempli toutes les formalités exigées par l’État congolais pour contracter un mariage civil. Après que le Bourgmestre ait déclaré l’union « officielle et légale », il leur a demandé, comme le veut souvent la tradition civile, de sceller leur union par un baiser. Le couple a catégoriquement refusé, évoquant leurs convictions religieuses.

Faisant face à ce refus, l’officier d’état civil, visiblement irrité, a aussitôt annoncé l’annulation de la cérémonie, leur demandant de quitter la salle. Devant une assistance partagée entre consternation et incompréhension, le fonctionnaire a déclaré que le mariage était « non consommé » et donc nul, car les mariés avaient refusé de suivre « les instructions de la mairie ».

Réactions et interprétations juridiques

Selon plusieurs juristes interrogés, aucun article du Code de la famille de la RDC n’impose un baiser comme condition de validité d’un mariage civil. « Le consentement mutuel devant l’officier d’état civil est ce qui rend le mariage légal. Tout autre geste symbolique, comme un baiser, n’est pas juridiquement requis », explique Me Aimé K., avocat au barreau de Kinshasa-Gombe.

Du point de vue administratif, la décision du Bourgmestre pourrait être considérée comme un excès de pouvoir, voire une violation de la liberté religieuse garantie par la Constitution congolaise.

Perspective chrétienne : obéissance à Dieu et soumission à l’État

Du côté de la communauté chrétienne, les réactions sont contrastées. Certains estiment que le couple aurait dû « se soumettre aux règles de la République » et faire preuve de souplesse, tandis que d’autres saluent leur fermeté dans la foi.

Pour les croyants du Message de William Marrion Branham, ce genre de démonstration publique est perçue comme inappropriée, voire contraire à la modestie chrétienne. William Branham lui-même insistait sur une vie chrétienne discrète, pieuse et séparée des pratiques du monde.

Selon la Bible, Romains 13:1 enseigne que « toute personne soit soumise aux autorités supérieures », mais Actes 5:29 affirme aussi : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. » Le dilemme que ce couple a vécu est précisément celui que rencontrent de nombreux chrétiens lorsqu’ils doivent choisir entre la loi civile et leur conscience spirituelle.

Une Église entre tradition et modernité

Le débat touche aussi à une question plus profonde : jusqu’où un chrétien peut-il s’adapter aux coutumes de l’État sans compromettre ses convictions ? Le mariage civil, bien que requis pour des raisons légales (héritage, succession, reconnaissance légale des enfants), reste pour beaucoup de chrétiens un acte administratif qui ne devrait pas imposer de gestes contraires à leur foi.

Le pasteur Daniel M., responsable d’une église du Message à Kinshasa, estime que « le mariage est une institution divine, et l’État ne peut pas imposer des pratiques qui contredisent les Écritures. Ce couple a agi avec dignité et respect. »

Conclusion

L’affaire relance le débat sur les limites de l’autorité de l’État dans les affaires religieuses. Si l’on comprend le souci des autorités civiles d’unir les couples dans la joie, il semble nécessaire de rappeler que la diversité des convictions religieuses impose aussi un devoir de tolérance. Le respect de la foi, même dans une salle de mairie, est un fondement d’un État de droit.

Quant aux chrétiens, ils sont appelés à être des « témoins de la vérité avec douceur et respect » (1 Pierre 3:15), même dans des contextes administratifs hostiles.